Bordeaux est une région où l’on trouve de grands vins dans toutes les gammes de prix. Ils sont équilibrés, complexes et capables de très bien vieillir. Jusqu’à récemment, la viticulture bordelaise était guidée par des objectifs de productivité et de rendement. Mais cette situation est en train de changer rapidement. Cette évolution se reflète également dans les vignobles. Un retour à l’éclaircissage et à une sélection rigoureuse permet aux raisins de mûrir pleinement.
1945
Millésime légendaire, les 1945 ont été les premiers vins à être bus après la Seconde Guerre mondiale. Une forte gelée hivernale a naturellement réduit les rendements, ce qui a donné aux vins une concentration intense. Une petite récolte mais une bonne qualité : les vins sont élégants plutôt que tanniques. C’est aussi l’année de l’essor de la chapitilisation, l’ajout de sucre au vin pendant la fermentation.
1947
Un millésime chaud, qui donne des vins opulents et séduisants. Le Médoc produit de bons vins, notamment les assemblages de Latour et Mouton dominés par le cabernet sauvignon. A Pomerol, une récolte superlative a été faite à Yquem. Les conditions climatiques ont favorisé la précocité du merlot, tandis que le cabernet sauvignon a souffert de la chaleur. Les pluies d’octobre ont soulagé de nombreuses appellations. Les abonnés de Decanter Premium peuvent lire le verdict complet de Jane Anson sur les primeurs et l’évaluation de la qualité.
1949
Un grand millésime pour les vins blancs, mais les rouges ont souffert du gel et d’une floraison inégale. Une récolte moyenne a permis de produire des vins légers, élégants et charmeurs. C’est l’année qui a rendu Latour célèbre et qui a permis à Mouton Rothschild d’atteindre la position enviable qu’il occupe aujourd’hui. D’autres vins comme Cheval Blanc sont encore très impressionnants aujourd’hui. C’est aussi l’année où les négociants bordelais ont poussé à la chapitilisation (greffage sur porte-greffe américain). Une avancée très importante pour la viticulture bordelaise.
1960
Une grande année pour les blancs liquoreux et une bonne année pour les rouges. La qualité s’est améliorée cette année suite à un été chaud et à des vendanges abondantes. Le début de la saison, marqué par des gelées, a eu un impact sur les rendements (surtout à Pessac-Léognan). L’été chaud et sec a permis d’obtenir une très belle récolte de vins charmants à déguster et capables de bien vieillir. Un millésime exceptionnel pour Ausone, Latour et Mouton Rothschild.
1961
Pour de nombreux voyageurs, Bordeaux évoque la France des cartes postales nostalgiques, avec ses cafés chics et ses larges rues bordées de châteaux du Xe siècle. Son vin réputé est un incontournable, mais il y a bien d’autres choses à découvrir ici. Admirez les flèches jumelles nacrées de la cathédrale Saint-André, datant du XIIe au XIVe siècle, puis explorez son musée. Non loin de là, le musée des Beaux-Arts présente, mur à mur, des chefs-d’œuvre d’artistes européens célèbres.
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1962
Dans l’euphorie de la victoire qui gagne l’Europe, Bordeaux connaît un millésime exceptionnel. Les grands vins sont d’une qualité exceptionnelle, ronds et faciles à boire mais capables de vieillir. Excellente année avec une récolte généreuse, même si les conditions climatiques ont eu un impact sur la qualité des vins rouges. Les meilleurs châteaux comme Lafite Rothschild ont produit un vin extraordinaire. Le millésime a également été bon pour les Sauternes où la pourriture noble a prospéré.
1963
Petite récolte qui débute le 18 septembre avec des vins élégants et structurés qui mettent du temps à s’assouplir. C’est aussi l’année de la généralisation du greffage sur porte-greffe américain à Bordeaux. Une bonne année dans l’ensemble, avec une grande qualité et un excellent rapport qualité-prix dans les plus grands châteaux. Cependant, les problèmes de pourriture et de dilution survenus au cours des mois d’août et de septembre pluvieux ont rendu la qualité variable.
1964
Grande année, en particulier pour les blancs liquoreux de Sauternes. C’est aussi une année exceptionnelle pour les Bordeaux rouges, en particulier pour les grands domaines de Pomerol. Le gel et la pluie ont affecté le débourrement, suivi d’un été maussade. Petite quantité, qualité médiocre – bien que certains vins durent des décennies et s’améliorent avec l’âge. C’est la première année où les tramways de Bordeaux ont commencé à fonctionner.
1965
Petite récolte, de qualité inférieure à la moyenne, handicapée par un temps pluvieux. Cette année-là, Mouton Rothschild est promu premier cru et Disraeli devient Premier ministre. Un grand millésime, malgré une floraison médiocre et un été frais. Les vins sont puissants, tanniques et persistants. C’est l’année qui a inspiré le jeune Robert Parker à changer la façon dont le vin est vendu.
1966
Des vins exceptionnels, à la couleur profonde et à la structure puissante. Aptes à une longue garde. Très bonne année avec une récolte généreuse en Médoc. Un été chaud et un mois de septembre sec ont permis d’obtenir une excellente qualité de raisin, avec une bonne concentration. C’est aussi la première année où la législation a autorisé le greffage des vignes sur des porte-greffes américains.